OBSERVATIONS de JUE sur la révision du SCoT de M.M.M. (2018)

Conseil d’administration | 2018

Observations dans le cadre de l’enquête publique sur la révision du SCoT de Montpellier Méditerranée Métropole(2018)

Les présentes observations sont formulées par l’association Juvignac Urbanisme Environnement (JUE), dont le siège se situe 1 rue des Quintefeuilles, 34990, Juvignac.

 

1 –     Observation générale

L’ensemble des documents relatifs à la révision du SCoT, accessibles sur le site Internet de MMM, représentent plus de 1400 pages ce qui n’en facilite pas la lecture mais permet probablement de justifier un coût de fabrication élevé. Ce document et peut être aussi le contribuable auraient considérablement gagné à être débarrassé de nombre de généralités sans grand intérêt et de redondances inutiles.

2 –     Observations spécifiques

2.1. JUE reprend à son compte les observations développées dans les deux documents présentés par le collectif « Ceinture Verte Montpellier ».

2.2. De façon plus précise, ayant pris connaissance de l’ensemble du projet et plus particulièrement des chapitres concernant le secteur géographique intéressant Juvignac, et prenant en compte les conséquences très négatives de la mise en œuvre ou selon les cas de la non mise en œuvre des SCoT, PLU et autre PLH précédents, JUE exprime les positions suivantes :

– Un objectif essentiel et une condition nécessaire de ce SCoT se trouvent parfaitement résumés dans ces deux phrases du Défi 2 : DOO, page 113 « Organiser les espaces urbains efficacement et équitablement« , et page 144 « Assurer la cohérence entre le réseau de déplacements et l’organisation urbaine« .

S’agissant du secteur Piémonts et Garrigues, la situation désastreuse que nous connaissons depuis plusieurs années et qui s’aggrave de jour en jour résulte de toute évidence du non-respect de l’objectif et de la condition rappelés ci-dessus. La très forte augmentation du nombre de logements imposée par deux PLH successifs et la croissance démographique qui en résulte se sont réalisées sans qu’aient été simultanément déployés ou, encore mieux, anticipés, des moyens de déplacement adaptés et proportionnés. De plus, facteur aggravant, cette croissance ne s’est accompagnée d’aucune création de pôles d’activités à même de proposer des emplois aux populations existante et nouvelle.

La cohérence requise entre l’organisation urbaine et le réseau de déplacements n’a pas été respectée. Elle ne l’a pas davantage été dans l’organisation urbaine elle-même, comme si l’on avait choisi de faire de ce secteur un territoire de cités dortoirs.

(Les PLH 2007-2012 et 2013-2018 ont prévu pour la seule commune de Juvignac la construction de 3390 logements. Cette obligation est respectée ! La commune passe donc de 2500 logements en 2007 à 5900 en 2018 ou 2019. Dans le même temps la population qui était de 6500 habitants en 2007 a pratiquement doublé ou est en voie de le faire. Cette croissance déraisonnable et celle proportionnellement plus faible mais néanmoins sensible des autres communes voisines, se traduisent par de très graves problèmes de circulation et de stationnement dus aux déplacements pendulaires le matin et le soir – voir ci-joint l’article paru dans La Gazette de janvier 2017. Cet article mérite un commentaire car les chiffres cités doivent être révisés à la hausse et la situation décrite s’est aggravée. Les populations des communes concernées sont sensiblement supérieures car les populations « légales » reprises dans l’article sont en retard de trois ans sur les populations réelles. Exemple : il est écrit pour Juvignac 2013 – 8100 hab. alors qu’au 01/01/2014 on en comptait déjà plus de 10000. Cap-Juvi qui doit en principe héberger des sièges d’entreprises, annoncé pour 2018, n’est pas encore sorti de terre, et quelles entreprises accepteront de telles conditions d’accès ? Enfin, le COM annoncé comme devant tout résoudre, outre le fait qu’il pose de nombreux problèmes techniques et écologiques, ne sera certainement pas opérationnel en 2025, comme annoncé dans l’article).

Cette situation est mentionnée à la page 127 du DOO, dans le chapitre consacré à la future Porte de la Vallée de l’Hérault. Mais elle l’était déjà dans le PLU de Juvignac élaboré entre 2006 et 2010, sans que les conclusions évidentes en aient été tirées. Tout au contraire, la frénésie de construction de logements s’est poursuivie de plus belle.

– Partant de ce constat l’association JUE exprime le vœu que les erreurs du passé ne se répètent pas, ce qui nécessite que soit admis comme étant prioritaires et figurent comme tels dans les recommandations :

  • Le prolongement de la ligne de tramway N°3 jusqu’au PEM de Courpouiran, et/ou mieux encore l’extension directe de cette ligne 3 depuis le pont de la Mosson jusqu’au PEM en suivant le tracé des allées de l’Europe, ce qui assurerait la desserte du centre-ville et d’une grande partie de la commune.
  • La réalisation au plus tôt du PEM de Courpouiran, pour être en mesure d’absorber une partie du flux de déplacements des habitants de la partie ouest de Juvignac et des communes voisines ou plus éloignées dont les habitants utilisent la A750. L’afflux de véhicules qui en résulte provoque une saturation des trop rares places de stationnement autour du terminus de la ligne 3 ou de la voie de franchissement de la Mosson.
  • L’aménagement sur ou au voisinage de ce PEM ou plus loin vers l’ouest, d’une ou plusieurs zones d’activités génératrices d’emplois, de façon à limiter autant que possible les déplacements des nombreux actifs du secteur.

A cet égard, l’extension envisagée de la zone du Mijoulan suscite un certain nombre de réserves. Le projet semble être à deux vitesses : une première phase à court terme mais de très faible portée à la partie est de la zone existante, sur le seul territoire de Saint-Georges d’Orques, et une deuxième phase qui pourrait être reportée aux calendes grecques et qui de plus empièterait sur un territoire agricole de Juvignac, ce qui semble a priori la condamner.

Une extension aussi limitée ne répond en aucune façon à l’impératif de création d’emplois dans ce secteur de la Métropole largement laissé pour compte, que ce soit dans le SCoT précédent ou dans celui en voie d’être adopté.

On retrouve là la notion de respect souhaitable du traitement équitable de l’organisation des espaces urbains.
Il est urgent et juste de rééquilibrer la Métropole au profit du secteur Piémonts et Garrigues, jusqu’alors délaissé.

Il n’est certainement pas envisageable de faire des communes de ce secteur des cités-dortoirs. On peut espérer que ce n’est pas ce qu’ont en tête les auteurs actuels du SCoT, alors que des projets plus anciens datant de l’Agglo allaient clairement dans ce sens et qu’une volonté contraire ne se manifeste pas de manière évidente à la Métropole.

Annexe :   – Extraits d’un article paru dans la Gazette du 12-18/01/2017